Décorticons mon crâne ...

C’est aujourd'hui que les « Francs Tireurs » diffuseront leur spécial sur Passe Partout et sa génération.

Sachant très bien que je tente par tous les moyens de trouver les épisodes perdus, et que ma blonde trippait autant que moi sur le produit, nous sommes allés y assister comme je vous l’avais mentionné plutôt.

Nous nous sommes donc assis dans la 4e rangée question de pouvoir passer un petit peu inaperçu, mais c’était malheureusement sans compter sur la caméra-woman qui avait Sandra dans l’œil … et une période de question où je n’ai pu m’empêcher de donner mon opinion.

J’ai posé ma première question à Patrick Lagacé. Suite à sa série d’article sur sa paternité, je voulais savoir si allait inculquer les valeurs de passe partout à son fils.

Après une réponse on ne peut plus satisfaisante, je suis retourné m’asseoir. Je comptais ne plus me relever quand le sujet qui m’a le plus touché est venu sur la table.

La génération crée par passe partout est elle plus molasse, plus suiveuse ?

Je n’avais donc pas le choix de m’exprimer, de défendre ma génération, de défendre les gens qui m’entourent qui me prouvent à tous les jours que nous sommes des gens on ne peut plus créatifs.

Qui sommes nous? Quel est notre avenir? Sommes nous réellement les enfants du divorce?

Si on se fit aux statistiques et on se compare à nos cousins irlandais, anglais ou français, il est facile d’affirmer qu’il y a plus de couple séparé ou divorcé que dans ces pays européens. Je pense que chaque personne de ma génération à un ou plusieurs amis dont les parents sont séparés et/ou divorcé. Nous avons nous même des relations plus complexe. Familles reconstituées, séparation, mère ou père monoparentaux, nous faisons face à des situations qui diffèrent en tout point de ce qu’ont connus plusieurs d’entre nous et surtout nos parents.

Nous nous aimons intensément, nous tentons d’avoir le plus de respect possible envers l’autre, mais il ne faut absolument pas que cela brime notre liberté.

Je crois que c’est ça la principale caractéristique de notre génération. Nous sommes ou nous tentons d’être libre.

Lévesque et les grands penseurs baby-boomers ne croyait jamais léguer autant à la génération future lorsqu’ils se sont assis pour tenter de révolutionner le système québécois. Je ne pense pas que personne aurait pu prétendre ni même croire que la génération qui les suivrait allait être aussi différente.

Tous les soirs, nous étions assis devant le téléviseur, à regarder trois adultes nous inculquer de jolies valeurs et une certaine éducation. Pour plusieurs, Passe Partout était le seul moment dans la journée ou on se préoccupait de leur bien être. Ces jeunes ont donc eu la chance de grandir avec une candeur au cœur qu’ils n’auraient pas eu si cette émission n’avait pas existé.

De toute la courte histoire de notre société, jamais les arts et la culture n’a été aussi présents et importants.

De grands cinéastes, musiciens et auteurs proviennent de la magie et de l’imaginaire crée par Passe Partout.

Nos Ken Scott, Matthieu Simard, Podz et Patrick Sauvé font parti d’une nouvelle génération de créateurs qui permettent d’exploiter nos ressources à fond et de les exporter à l’extérieur du Québec.

Si la génération Passe Partout est une génération faible, comment pouvons nous avoir des succès planétaires avec un film moderne et extraordinaire comme Crazy. Comment avons-nous pu créer une série comme La Vie La vie, Grande Ourse et Fortier si nous ne sommes pas une génération débordante de créativité.

Combien de personnes sont comme mes amis Fred et Steeve, débordant d’idées et de projets et qui ne sont pas capable de les mener à bon terme tellement la compétition est féroce.

Notre génération n’est pas plus ouverte sur le monde, Passe Partout nous a-t-il pas aidé à être plus compréhensif et tolérant? C’est là mon humble avis.

Notre génération est aussi plus indépendante et parfois plus nombriliste. Pourtant, ces défauts ne sont pas nécessairement prédominants. Nous n’avons qu’à penser aux phénomènes de gang qui sont aussi présent qu’ils l’étaient dans la jeunesse de ceux qui sont maintenant les Baby Boomers. Seuls les moyens de se réunir ou de rencontrer ont changé. Les sites de rencontres, les sites de réseau professionnels ou amicaux, les blogues qui existent et les rencontres de blogueurs qui sont de plus en plus fréquents.

N’est pas une génération extraordinaire qu’une génération qui lit son prochain sans même le connaître. Vous me direz que c’est du voyeurisme, qu’il y a aussi des contres à tous les pour que je vous apporte depuis le début?

J’en suis parfaitement conscient. Pour toutes les demandes de liberté, nous avons aussi une intensité qui peut faire peur. Ces désirs d’être différent, cette sexualité extrême, ces clubs échangistes qui poussent comme des champignons, ces infidélités de couples et ces remords qui sont de moins en moins présent.

Mais je crois en notre génération. Fier participant à plusieurs parlement jeunesse, j’aime notre débat d’idée, j’aime me rappeler mes échanges faites aux mercredi philo pendant mes études collégiales. J’aime penser que ma génération en est une fière, une génération forte qui saura donner à ses enfants et aux enfants de ses enfants des valeurs qui feront de ce monde et de cette société un monde meilleur.